La lettre du SNMSU-UNSA Éducation (n°11)

Position du SNMSU-UNSA Éducation sur le protocole sanitaire en vigueur au 22 juin 2020

Nous approuvons la simplification du protocole sanitaire qui nous semble plus adapté à la situation actuelle.
Nous déplorons le manque de concertation pour l’écriture des protocoles successifs, que ce soit avec les partenaires éducation nationale et hors éducation nationale (les collectivités locales par exemple), ainsi que l’absence d’information spécifique des médecins de l’éducation nationale et de leurs organisations syndicales représentatives (OS). Le SNMSU-UNSA Éducation souhaite être destinataire des informations scientifiques médicales qui motivent l’écriture, puis les adaptations de ce protocole.

Dans ce protocole, il n’est pas prévu de pilotage concerté des différents personnels de santé EN ce qui conduit à de grandes disparités dans l’application de ce protocole, donc du service rendu, qui repose, une fois encore, sur les bonnes volontés de chacune et chacun à travailler en équipe et en complémentarité.
De plus, l’articulation avec les ARS et les CPAM, acteurs du processus de prise en charge des cas contacts, n’est pas élaborée et peine à se mettre en place, avec de nombreux freins techniques.

Nous alertons sur les points suivants :

- L’apprentissage des gestes barrières reste au niveau de l’information ou au mieux de la formation, mais sans réflexion de fond sur la nécessité d’un changement du comportement de chacun face à l’appropriation des règles d’hygiène de façon plus générale et sur la nécessité de travaux, comme par exemple des sanitaires. Une véritable démarche d’éducation à la santé est indispensable.

- Le manque de médecins de prévention des personnels nous conduit bien souvent à traiter de problématiques qui ne relèvent pas de la santé des élèves, donc de nos missions, alors que nous sommes en sous-effectif et surchargé·es de travail.

- Les différentes sortes de masques : la définition des cas contacts dépend en partie du port du masque et de la qualité de celui-ci. Les masques grand public que l’éducation nationale met à disposition des personnels (ou les masques artisanaux préférés par certain·es) ne sont pas du tout équivalents aux masques chirurgicaux quand il s’agit de définir les risques de transmission de la maladie.

- La mobilisation très variable des ARS selon les territoires et l’articulation avec les CPAM qui gèrent le tracing des élèves et personnels sont sources de grandes difficultés : pas de compatibilité des tableaux type FT10 fournis par l’ARS avec les logiciels base élèves ce qui est une grande perte de temps, méconnaissance par les ARS des tests positifs des élèves ou des personnels avec retard du tracing, personnels CPAM reconvertis dans l’urgence, etc.

- Les médecins de l’éducation nationale, et au premier rang les médecins conseillers techniques départementaux (quand il y en a encore) ou rectoraux, sont sur-sollicités pour la gestion des chaines de transmission, et certain·es envisagent sérieusement de ne plus continuer d’occuper ces postes dans ces conditions de maltraitance institutionnelle, nettement majorées par la crise sanitaire. Voire quitteront l’Éducation nationale en fin d’année scolaire, épuisé·es et écœuré·e·s par le peu de reconnaissance de notre ministère, y compris financière.

La fédération UNSA Éducation demande pour la rentrée scolaire : « Des consignes claires et stables sont attendues pour permettre aux équipes d’adapter les conduites à tenir sans être sous pression permanente et en sécurisant tout le monde. L’objectif devant être de favoriser une reprise la plus normale possible dans des conditions adaptées ».
Le SNMSU-UNSA Éducation demande que la circulaire de rentrée se préoccupe de la veille sanitaire et donne, pour une fois, des directives concrètes et réalistes pour les missions des médecins de l’éducation nationale, qui tiennent compte de nos faibles effectifs.

Le Bureau national du SNMSU-UNSA Éducation vous souhaite de bonnes vacances d’été qui vous permettent de revenir en forme à la rentrée.